Dragons de processions et de cortèges

Les dragons, comme les géants ont été et sont quelquefois toujours des éléments essentiels des processions et des cortèges dans le monde et surtout en Europe.



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  • En ville, les processions des Rogations étaient différentes, de par la présence d'une bête fabuleuse participant au cortège, le dragon.... (source : persee)

Les dragons, comme les géants ont été et sont quelquefois toujours des éléments essentiels des processions et des cortèges dans le monde et surtout en Europe. Il rappelle le plus fréquemment la défaite de ces créatures face au Saint protecteur de la ville.
En Asie, ils participent aussi à de nombreuses festivités mais sont reconnus comme des esprits de la nature ou des génies bienfaisant. Il s'agit plutot davantage de les honorer que de les mettre à mal.


Généralités

Les dragons processionnels forment l'une des expressions d'un phénomène omniprésent dans la culture médiévale, tant en France – où une quarantaine au moins de ces événements ont été recensés – que dans bien d'autres contrées européennes, de la Belgique à l'Espagne, de la Moravie à la Pologne. Créature maléfique, symbolisant le Mal et le péché, mais également le paganisme, le dragon est vaincu, mis à mort ou chassé par des saints que la tradition a nommés «sauroctones», tueurs de dragons. Ces saints sont quelquefois assimilés à des héros ou chevaliers locaux. Tous sont liés au mythe fondateur d'une Cité.

Furth im Wald : le Drachenstich
Le Drachenstich

Furth im Wald, en Bavière, est une ville frontalière localisée à mi-chemin entre Nuremberg et Prague.
Chaque année au mois d'août a lieu la Fête du Dragon ou "Drachenstich" (littéralement le "dragon transpercé"). Les origines de celle-ci restent inconnues. On sait uniquement que les représentations du "Drachenstich" sont jouées depuis plus de 500 ans, sans changements notables.

Les siècles qui ont précédé, le "Drachenstich" se déroulait pendant les processions de la Fête-Dieu du fait de l'ressemblance avec le jeu de Saint Georges figurant son combat contre le diable. Mais en 1878, elle se séparait définitivement de son cadre clérical car le clergé n'appréciait pas qu'elle devint l'événement essentiel de la Fête-Dieu et en décida le retrait. Elle a lieu, depuis 1879, au mois d'août.

A partir d'une simple coutume populaire où le défilé se terminait par le combat du chevalier et du Dragon, s'est développée une représentation théâtrale dont le point culminant est le "Drachenstich", terrassé par la lance du chevalier.

Belgique et Pays-Bas

Les premiers dragons processionnels des Pays-Bas bourguignons sont mentionnés dès le XVe siècle. C'est lors de l'Ommegang d'Anvers qu'on représente, dès 1398, le jeu de saint Georges contre le dragon. Il est accompagné de sainte Marguerite et de confréries d'hommes d'armes. Il subsiste jusqu'en 1728.

Celui de Louvain, présent en 1411, fut illustré en 1594 dans un manuscrit de Guillaume Boonen.

À Alost, le Dragon apparu dans la Procession Saint-Sacrement en 1424. Curieusement, de 1472 à 1532, c'est saint Georges qui porte le dragon.

Autres dates d'apparitions de dragons processionnels aux Pays-bas Bourguignons au XVe siècle :

Mons : la Ducasse

Icône de détail Article détaillé : Ducasse de Mons.

Mons est l'unique ville belge à toujours représenter aujourd'hui un jeu de saint Georges et du Dragon, un combat légendaire nommé «Lumeçon», lors de sa respectant les traditions Ducasse de la Trinité. Il est membre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité depuis 2005, comme d'autres dragons de procession.

Catalogne

Le Drac

Le Drac participe à la respectant les traditions "Danse des Diables" ("Bal de Diables" ou "Correfuego", en catalan), présente en Catalogne, à Valence et dans les îles Baléares. C'est une représentation théâtrale de la lutte du Bien contre le Mal, essentiellement pour les festivités du Corpus, et dans les processions ecclésiastiques auxquelles elle donne un aspect plus cérémonieux et spectaculaire.

Les premières traces rédigées d'une "Danse de Diables" datent de l'année 1150, lors du banquet de mariage du comte de Barcelone, Raimond-Bérenger IV avec la princesse Petronila, fille du roi d'Aragon et de Catalogne. La chronique nous dit qu'elle représentait la lutte des démons, dirigés par Lucifer, contre l'Archange Saint Michel et sa troupe d'anges. [1] La seconde référence rédigée que nous connaissons, citée dans le Livre des Solennités de Barcelone, date des festivités de 1423 lors de la venue à Barcelone du roi Alphonse V d'Aragon, de Naples.

Les autres apparitions du Drac :

  • À Montblanc, commune de la province de Tarragone, en Catalogne, la fête de saint Georges (Sant Jordi) est célébrée le 23 avril. Il s'y déroule, lors de la "Nuit du Drac" un jeu où figure un combat entre le saint et un dragon. Le monstre est entouré de centaines de "diables" accompagnés de tambours. Durant près d'une demi-heure, les "Diables" entonnent une sarabande autour du "Drac" qui pousse de féroces rugissement. Le jeu se termine par des feux portés par les "diables" qui s'approchent du public pour l'empêcher de nuire à leur allié. Cette représentation semble émerger en 1586.
  • Le Drac de Villafranca est antérieur à 1601. Il mesure 4 mètres de long, 1, 40 de haut, pèse une centaine de kilos et est porté par un seul homme.
  • Le Drac de Valence est présent lors de la procession de la Fête-Dieu en compagnie d'une tarasque.

la Cucafera

La Cucafera est une espèce de dragon issu de la procession de la Fête Dieu dès le XVIe siècle. Elle y symbolisait les forces du Mal. Elles est apparentée à la Tarasque.

  • À Tortosa, la Cucafera appartient à la confrérie des pêcheurs et forme aujourd'hui un élément typique des fêtes de la Renaissance qui s'y déroulent chaque année.
  • À Alcoi, le miracle de la Cucafera domptée par sainte Maguerite était présent lors des processions dès 1552. Après être disparue, elle renaît de ses cendres en 1995.
  • Tarragone et Begues possèdent aussi une Cucafera.

Les Tarasques

La ville de Tarascon, sur les bords du Rhône n'a pas le monopole de la légende de Sainte Marthe domptant une tarasque. En Espagne, Sainte Marthe est assimilée à sainte Marguerite et le Rhône à l'Ebre. Le monstre est présent à l'occasion de la Fête Dieu à , surtout :

On trouve des trace de la tarasque en Colombie où la tradition fut importée par la colonisation espagnole.

Metz : Le Graoully

Graoully, Graully, Graouilly sont les appellations qui désignent le dragon processionnel de Metz, c'est une déformation de l'allemand "gräulich" (affreux, odieux).

Le premier évêque de Metz, saint Clément, s'établit selon la tradition hors de la ville à la fin du IIIe siècle, dans les souterrains de l'amphithéâtre romain où il construisit un oratoire à Dieu et un autel consacré à saint Pierre. Par la suite, il prêcha et essaya de convertir les païens.
Une légende du Moyen Âge raconte que saint Clément dompta le "Graoully", un dragon à l'haleine empoisonnée qui, réfugié dans les ruines de l'amphithéâtre, terrorisait la population. Le courageux Clément lui passa son étole autour du cou et le mena sur les bords de la Seille où il lui enjoignit de disparaître.

Depuis le XIe siècle au moins et jusque dans les dernières années du XVIIIe siècle, la processions des rogations s'accompagna à Metz de la naissance du Graoully. Pour l'Église, le dragon vaincu par le saint évangélisateur symbolisait le paganisme.

Un peu avant la Révolution française, l'Église supprime le dragon des processions. Depuis 1850, date de réapparition d'un Graouilly carnavalesque, le dragon de Metz participe de temps à autres et assure la survivance d'un certain patrimoine culturel.

Tarascon : La Tarasque

La Tarasque est un dragon des légendes provençales. Il est associé aux crues du Rhône. Sainte Marthe aurait délivré la ville de Tarascon de la terreur exercée par le monstre en l'aspergeant d'eau bénite et en lui montrant la croix. L'ensemble des ans, pendant les fêtes de la Tarasque à Tarascon, on la voit défiler dans les rues de la ville, ce qui est devenu un argument touristique. Le reste de l'année, on peut la voir à l'entrée du château.

Icône de détail Article détaillé : Tarasque.

Un bestiaire fabuleux

Dans les départements de l'Hérault et du Gard, la prolifération des mannequins animaux est frappante 1960 et 1980 (les plus anciens, comme l'Âne de Gignac, le Poulain de Pézenas, le Bœuf de Mèze ou le Chameau de Béziers sont créés entre le XVIe et le XVIIe siècle). Il est envisageable que la proximité de Tarascon et de son effigie ait influencée la progression de cette éclosion. Ils succèdent aux dragons processionnels pour devenir l'emblème de la cité, reposant non plus sur un bestiaire fabuleux, mythique, mais sur des animaux réels rattachés à une espèce connue.

Icône de détail Article détaillé : Animaux totémiques de l'Hérault.

Chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité

Le 25 novembre 2005, l'UNESCO reconnu plusieurs dragons et géants processionnels de Belgique et de France comme Chefs-d'œuvre du patrimoine oral et immatériel de l'humanité.

Notes et références de l'article

  1. Joan Amades, ethnologue catalan. Publication inconnue.
  • Dans la gueule du dragon, sous la direction JM PRIVAT, Collection : Une ethnologie en Lorraine, Éditions Pierron - Metz, 2000 -ISBN : 2708502255
  • René MEURANT, Géants processionnels et de cortège en Europe, en Belgique, en Wallonie, Tielt, Éditions Veys, 1979
  • JP Ducastelle, MF Gheusquin, ..., Géants et dragons. Mythes et traditions à Bruxelles, en Walonnie, dans le nord de la France et en Europe, Les beaux livres du patrimoine, Casterman, Tournai, 1996 (ISBN 2-203-62005-6)

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